Claire Amossé

Quelques poires posées là sur le buffet, douces au toucher, belles à contempler,

Une rêverie passe dans le pinceau et les couleurs.

Il y a quelque temps déjà,

1993 est la date écrite au dos.

Il y a bien longtemps que je les ai croquées, dans mon souvenir, un vrai délice.

L'automne est propice aux explorations de tiroirs. 

© Claire Amossé

La couleur en fugue, le "Carousel" de Sam Gilliam (1970- acrylique et poudre d'aluminium sur toile), offert à nos déambulations et nos regards à la Fondation Louis Vuitton, et cet instant d'été où l'émotion picturale se déploie, à nouveau très intense, m'incitant au retour à l'atelier.

 Photographie  © Claire Amossé

Les étendues#104 - 2021  ©Cla

Soir d'octobre 2021 à l'atelier. les Kapteurs, réalisés en 2012 , prêts à recevoir la lumière du matin . Ces sculptures en papier Wenzhou, sont peintes en recto verso. quand la lumière les traverse, il se crée une autre couleur, qui est plus que le mélange des 2 faces. Imprévisible et changeante. J'aime cette impermanence.

Au premier plan, des céramiques de Marie Laure, une amie invitée pour les portes ouvertes - 23 et 24 octobre 2021

Tant que durera la dorure,

Glisse vers moi

L’étincelle de vos temps passés.

Fragile veilleuse des êtres d’avant,

Trace en mon âme,

D’une éphémère vie.

Claire Amossé - extrait de "In Mémoriam" - Novembre 2011 

Etendue bleutée - Avril 2020 - 17 x 50 cm - encres sur papier

" Tantôt le jour s'éclaire

Tantôt le jour moisit"

Andrée CHEDID - Rythmes - Poésie Gallimard

L'hiver ajoute son empreinte aux lignes du paysage, 

Le palmier de chine, Trachycarpus fortunei, planté à Plésidy

pleure à froides larmes. 

Brillance de glace, sous le soleil breton.

" Et dit Elohim: que soit une étendue au milieu des eaux et qu'elle soit ordre de séparation entre ce qui vient de la mer et ce qui va vers les eaux"

(Genèse I-6) Alliance de Feu I - Annick de Souzenelle 

Etendue - Maritime - 2020 encres sur papier, 36,5 x 51 cm

Etendue - Sombre - 2020 encres sur papier, 22 x 56 cm © Claire Amossé

L'Instant dévoile sur l'espace du mur sa fugacité, insaisissable,

 dans la fixité d'une image, quelque chose peut-être, de  cet instant qui a été, 

passe, passe le temps, 

la pierre te porte,

Pierres carrées,  qui ne roulent pas,

 se font "mousser" d'une parure verte,

la pierre porte, 

une robe couleur de temps,

Pierres dressées d'humains, afin qu'ils se redressent

et n'oublient pas les couleurs du ciel,

Pierres dressées d'humains,

qui emmurent et murmurent,

la sortie est par là : 

s'il nous reste un zeste d'" Harry", 

quelque part en mémoire.

Claire Amossé © - Novembre 2020

Atteignant l'autre rive, 

Se retourner vers l'arrière, un instant, et mettre le point final.

Satisfaction  de l'accomplissement, légère nostalgie pour le temps révolu.

J'aurais pu en faire d'autres, de ces boites archéologiques, j'avais de quoi !

La répétition doit éviter la routine. J'avais fait une bonne "pêche" dans le sous-sol du jardin. 

Comme les  coquillages que l'on met en culture, ainsi seront les derniers restes,

Pour nourrir les  imaginations des rêveurs et rêveuses de temps.

Claire Amossé. Septembre 2020