Eclats de faïence, restes d'objets retournés à la terre, qui sont réapparus maintenant au jour.
Seraient-ils métaphores de notre vie contemporaine qui par temps de virus planétaire, voit partir en éclats certaines de ses constructions. Elles nous étaient devenues si familières que nous avions fini par les "enterrer" sans y prêter attention : un certain ordre social des richesses, des espaces de vie, des déplacements, de ce qui est nommé utile ou inutile...
Tous ces projets culturels vivifiants du printemps, de l'été, qui cassent avant de pouvoir être vécus en ôtant de nos vies ces promesses d'autres rencontres humaines...
De ce qui restera, qu'allons nous en faire ? Des conserves pour le futur ?
Parce que je veux continuer de croire que même un tout petit éclat est une étincelle possible pour rallumer les lumières...
Archéologies potagères - Fouilles de Mars 2020- Claire Amossé
cette ouverture de l'an me ramène à François Cheng que je relis si souvent tellement il me relie au plus profond de mon être,
Dans "Le livre du vide médian" :
"Ici,
Nous avons posé l'obscur
Nous avons posé l'éclat
Pour qu'un jour se souvienne
" Ici,
Nous avons tracé le trait
Nous avons laissé vacant
Pour qu'enfin advienne "
Les poètes ouvrent des interstices dans l'horizon de notre vie, pour que nous puissions entrevoir d'autres rives. Soyons passeurs de poèmes, dans cette nouvelle décennie, et rendons leur hommage.
Heureuse année à toutes et tous. Que votre année soit créative !